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MORRISSEY : PARIS 2014 |
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Label : no label Venue : Le Grand Rex, Paris, France Date : October 27, 2014 Quality : FM Recording (A+) Length: 90:14 Review : excellent radio broadcast recording of the complete concert. Recommended ! Concert Review (LesInRocks) : Porté par un nouvel album captivant, Morrissey a fait son grand retour à Paris hier soir, après six ans d'absence. Récit des retrouvailles avec ce charming man toujours à la hauteur de ses idéaux. Saluons d'abord l'initiative de remplacer une première partie pataude (on se souvient avec effroi de ce que Morrissey a pu nous faire endurer) par une sélection de clips vintage choisis avec soin : Loudmouth des Ramones, Seven Deadly Finns de Brian Eno, I'm Not Sayin' de Nico, Don't Dictate de Penetration, ou encore Looking For a Kiss de ses New York Dolls adorés. "Est-ce que le monde a changé ou c'est moi ?" Après des annulations de concert à répétition pour cause de santé, Morrissey a mis fin, il y a quelques semaines, aux spéculations sur ce qui le ronge. Dans une interview pour le quotidien espagnol El Mundo, il a déclaré avoir été traité à quatre reprises pour se faire retirer des tissus cancéreux. Après ce coup de tonnerre, difficile de savoir dans quelle forme physique il aborde sa tournée européenne en cours. "Est-ce que le monde a changé ou c'est moi qui ai changé ?", s'interroge-t-il quand il entre en scène sur The Queen Is Dead. Il enchaîne sur Speedway, le morceau qui clôt son chef d'ouvre en solo, Vauxhall and I. Il bouge moins qu'avant, mais cette retenue ne lui va pas si mal. Voix intacte du haut de ses 55 ans, il met en sourdine sa verve flamboyante au profit d'une douceur assez touchante. Une chose n'a pas bougé : les moues renfrognées des cinq musiciens qui l'accompagnent, parmi lesquels le fidèle Boz Boorer (qui ressemble de plus en plus à Ricky Gervais). La setlist fait la part belle à son dernier album en date, World Peace Is None of Your Business, sorti en juillet dernier sur fond de controverse. La diva Moz est ouvertement en guerre contre son label, Harvest, comme en témoignent les t-shirts "Fuck Harvest" que ses musiciens portent pendant le rappel. En dépit de cette brouille, on entend avec plaisir neuf des douze chansons de cet album qui l'a fait renouer avec les sommets, et on découvre l'époustouflant One of Our Own, un bonus de l'édition deluxe. Mention spéciale à Staircase at the University, qui parvient à faire oublier les ignobles vidéos de cruauté envers les animaux qui ont plombé Meat is Murder. A défaut de sujets plus actuels, Morrissey continue de ressasser ses attaques habituelles contre la corrida et la famille royale britannique. Pour répondre à sa question initiale, peut-être qu'il n'a pas tellement changé finalement. En rappel, Suedehead et Everyday Is Like Sunday électrisent le public qui, jusque là, s'était conformé au raffinement de la salle. Avant de quitter la scène, Momo fait sauter en un clin d'oil les boutons de sa chemise. La vue de ce torse nu majestueux rend optimiste sur sa santé. Sourire en coin, il lance sa chemise en guise d'offrande et on assiste à un crêpage de chignons entre quadras qui veulent récupérer un fragment de relique. "Chaque jour est silencieux et gris", conclue Morrissey. Cette soirée confirme qu'il y a des exceptions. |